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- Atelier apprendre avec l’IA Générative – 2e édition
Ce nouvel atelier a été co-conçu avec Céline LEGRAND et Dan EVANS avec le concours des ingénieurs pédagogiques Firas ABDELMALEK et Erika LOGEAIS dans le cadre du séminaire Bien être et Apprentissage organisé à Audencia pour la rentrée des Bachelor 1A, après leur stage d’expatriation. Il a concerné près de 270 étudiants francophones et anglophones (8 ateliers animés à Nantes, 4 à Paris)
Nous avons pour cette édition retravaillé le format de 2024 afin de nous adapter aux changements très rapides des pratiques des étudiants constatée depuis l’an passé.
Une utilisation désormais généralisée
C’est un fait, une majorité d’étudiants admet désormais utiliser cette année l’IA, et ce depuis le lycée. Les utilisations sont aussi diverses que variées et peuvent autant concerner le cadre de leurs études que leur vie personnelle. Nous avons pu également constater que cette utilisation se fait de manière brute, sans aucune prise de recul ni prise de distance. Leur utilisation est sans filtre ni discernement. L’un des messages clés à retenir : « Être étudiant aujourd’hui, c’est apprendre à penser dans un monde saturé d’informations, à garder une forme de liberté intérieure et à devenir un citoyen lucide. »
Un atelier en trois phases
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La majorité des étudiants utilisent déjà l’IA… mais sans toujours comprendre ses limites ou ses biais.
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Par des mises en situation, des débats et des exercices de “prompting”, ils ont appris à devenir acteurs de leur apprentissage, et non simples consommateurs de réponses.
Nous l’avons articulé comme suit :
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Découverte & partages sur les usages de l’IA pour réviser,
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Débat critique autour de prompts absurdes (« Un toucan peut-il manager une équipe de crocodiles ? » – vous vous en souviendrez 😄),
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Exercice de prompting sur un texte académique, pour apprendre à transformer l’IA en véritable compagnon d’étude.
Découverte & partages
Le prétexte était de réfléchir, dans le cadre d’une situation fictionnelle de préparation à un examen, aux manières dont l’IA peut les aider pour se préparer. Ils devaient d’abord réfléchir à des idées seuls sur papier, puis en groupe / partage avec les pairs. En moyenne 5 ou 6 grandes idées émergeaient (de type « faire des fiches de révision », « créer des QCM », « simplifier des notions complexes vues en cours »…)
Ensuite, l’objectif était de demander à l’IA de leur fournir des idées supplémentaires pour apprendre. Anecdote sur leur capacité réduite à se concentrer sur une consigne simple : très peu ont respecté la consigne, la majorité demandant à l’IA « donne-moi des idées pour réviser pour un examen » !
Débat critique autour de prompts absurdes
Très vite la question de la confiance à l’IA a émergé dans la seconde partie, basée sur une discussion / débat autour d’un ou deux prompts que nous avions générés en amont et totalement stupides comme « un toucan peut-il gérer une équipe de crocodiles ? ». Cette accentuation volontaire sur un exemple absurde a bien plu aux étudiants et a été très importante en termes de prise de conscience collective. Oui, pour être capable d’évaluer la justesse d’une réponse de l’IA, il est essentiel soi-même d’être un expert du sujet qu’on travaille avec elle. Les étudiants ont ainsi compris qu’étant justement en processus d’apprentissage sur des matières nouvelles à AUDENCIA, il n’est pas possible pour eux d’avoir le recul et l’interprétation nécessaire sauf à exercer un regard critique. Nous avons alors mis en avant des éléments de repère pour les aider à intégrer cette notion.
Un exemple approfondi en séance : avoir des sources, oui, mais lesquelles ? et sont-elles fiables ? comment est-on sûr ? comment ensuite comparer les sources à ce que dit l’IA ? Nous avons d’ailleurs mentionné l’importance des équipes du Knowledge Hub dans cet apprentissage.
Forcément la question de la confidentialité des données a été abordée à ce moment-là. Nous avons été frappés par leur ignorance du fait que le partage des données était soumis à un certain nombre de risques ! Enfin nous avons rappelé la politique de l’école sur ce sujet.
Exercice de prompting
Enfin la dernière partie de l’atelier a été consacré à un exercice pour apprendre à bien prompter pour apprendre. Nous avons repris cette logique avec un texte de type de ceux qu’on voit classiquement en cours Bachelor (un texte sur la gestion de conflits par Thomas et Kielman). Nous leur avons demandé d’abord de prompter l’IA pour apprendre ce texte en vue d’un examen avec QCM / questions courtes. Dans un second temps nous avons approfondi avec eux l’intérêt d’élaborer des prompts détaillés et précis et de peu à peu transformer l’utilisation de l’IA en study buddy.
Ils ont particulièrement aimé la recette secrète des prompts.
Conclusion
En conclusion, nous leur avons rappelé l’importance d’être acteur de leur propre apprentissage, responsable et citoyen, et avons remis en perspective, leur bref passage à l’école au regard d’une future longue vie professionnelle, où le travail et l’utilisation consciente des données est essentielle aux entreprises où ils travailleront. Nous leur avons rappelé qu’ils étaient au centre d’un système vertueux qu’ils n’appartenaient qu’à eux d’actionner.
Notre avis réflexif sur cet atelier est que l’IA utilisée massivement par des jeunes en cours de développement cérébral est comme mettre une bombe dans les mains d’un enfant de 5 ans. En effet, l’utilisation non éclairée met en danger l’évolution de leur cerveau notamment sur la capacité à acquérir des bases fondamentales de ce qu’on attend d’étudiants post bac puis master :
- création de mécanismes de pensée critique fondamentale,
- repérage de biais cognitifs,
- création de la pensée complexe et systémique.
Il y a donc un risque d’appauvrissement potentiel de leur niveau global de compétences et nous pensons que ce genre d’atelier a eu cet avantage d’une forme d’éveil de conscience, qui doit être répétée et actionnée tout au long du parcours d’études à l’école.
Nous pensons donc que des ateliers en lien avec l’utilisation de leur intelligence émotionnelle pourraient avoir un vrai sens à être développés en complément. C’est déjà le sens des activités bien être proposées dans le cadre du séminaire. Mais peut-être pourrions-nous aller encore plus loin ?
En mot de la fin : « rappelez-vous du toucan » !