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- L’apprentissage social, collaboratif, ou par les pairs
Bien que la notion de Social Learning ait été théorisé dans l’ouvrage “Social Learning Theory” en 1977 par Albert Bandura, celle-ci s’inscrit dans le courant socio-constructiviste plus généralement attribué aux travaux de Vygostky et de Brunner à la suite de ceux de Jean Piaget. Mais il ne serait pas hasardeux d’affirmer que cette évidence a traversé les siècles. L’homme est un être social qui apprend par et avec les autres, ou, pour reprendre cette citation du Pr Philippe Carré : “On apprend toujours seul mais jamais sans les autres”.
Aussi, à Audencia, les activités proposées aux étudiants sont nombreuses à exploiter cette méthode d’apprentissage : hackathon marketing critique, étude de cas en équipe sur fond de crise sanitaire, speed boat ( ?), peer-assment ou évaluation par les pairs… Grâce à celle-ci également – car cette modalité n’est pas la seule mobilisée généralement – les étudiants y apprennent via leurs interactions entre pairs, en face à face, mais aussi en mode asynchrone, via des tchats, forums ou sur d’autres supports partagés, et enfin à travers des productions co-construites.
Le recours à des activités mobilisant l’apprentissage social, collaboratif, ou par les pairs, favorise ainsi le développement de compétences :
Techniques :
sur le domaine même du travail réalisé, intégré à de futures activités professionnelles, associatives, personnelles…
Transversales :
analyse, esprit critique, apprendre à apprendre, co-construction, mutualisation, émulation …
Comportementales :
écoute, expression, affirmation de soi, altérité, gestion des émotions, collaboration…
LIENS UTILES
La notion centrale dans le recours à cette modalité d’apprentissage est certainement celle d’interaction et de tout ce qui en découle. Si son intérêt est qu’elle prend comme point de départ les acquis de l’apprenant, favorise son autonomie, et accorde très généralement une place importante à leurs rythmes et stratégies d’apprentissage, les conditions de sa réussite nécessitent pour autant de tenir compte :
- des environnements dédiés à ces interactions,
- des activités qui accompagnent et mobilisent cette modalité,
- de la dynamique d’animation mise en œuvre,
- de l’implication des apprenants et de leur volonté à faire et être ensemble,
- de leurs capacités d’apprentissage en autonomie sur les sujets en question.
Les conséquences pour la posture de l’enseignant
En tant que professeur, votre rôle dans une pédagogie socio-constructiviste mobilisant l’apprentissage social, collaboratif, ou par les pairs, sera principalement celui de facilitateur et de médiateur, encourageant les interactions, veillant aux relations, stimulant les réflexions, orientant les modalités et supports d’échanges. Un rôle qui demande bienveillance, empathie, neutralité, patience.
Quelques points de repère :
Comment avoir recours à cette modalité dans l’apprentissage ?
C’est tout d’abord répondre à la question du pourquoi de cette modalité. Quels objectifs pédagogiques poursuivez-vous et dans quelle mesure est-il pertinent d’intégrer des activités collaboratives ? Une autre façon de poser la question est : quels savoirs je cherche à ce que les étudiants développent grâce à leurs interactions. La même question peut se décliner pour les savoir-faire et savoir-être. Une production est-elle attendue, laquelle… ? Enfin, l’idée est de positionner cette séquence parmi d’autres d’introduction, de brise-glace éventuellement, d’exploitation des productions réalisées, de prolongements… et pourquoi pas d’évaluation « critériée » entre pairs de leurs travaux.
Comment faciliter les interactions ?
Il faut déjà envisager et mettre en place les ressources adaptées : des espaces-lieux (matériels et/ou virtuels) et des outils (recueil d’expression et de partage) qui favorisent les partages et les échanges. Il faut aussi prévoir le temps ou plutôt les temps et leurs cadencements. Ressources également, les acteurs associés, à envisager en nombre et selon leur fonction dans l’animation. En somme, il faut « donner envie » et penser accessibilité.
Point notable également : les motivations relationnelles et les acquis relatifs au sujet des étudiants.
Il faut en effet se questionner sur l’intérêt qu’untel et untel portent sur le sujet, et de ce qu’ils en connaissent. Un à un, à un niveau individuel, comment les étudiants se positionnent t’ils a priori ? Qu’en disent-ils si on leur demande, un moyen de mieux percevoir leurs intérêts respectifs et connaissances déjà développées. Par ailleurs, le collectif est-il plutôt « homogène » ou « hétérogène » vis-à-vis du sujet. Les écarts concernent-ils leurs intérêts ou leurs niveaux de connaissance ? En rappelant le principe de « Zone Proximale de Développement », les étudiants sont-ils – à ces égards – capables de « s’apporter » quelque chose ?
Comment encourager sur le long terme l’apprentissage collaboratif ?
Sans doute en étant très clair sur les règles du jeu et les rôles de chacun. C’est-à-dire les penser, les fixer, les énoncer, les faire valider et même mieux les co-construire. Et ouvrir les échanges lors de temps dédiés pour faire s’exprimer les vécus, ressentis, voir faire évoluer les règles fixées. Et en temps réel, c’est intervenir en cas de tension, arbitrer directement et/ou reporter à un temps la régulation des tensions. Des connaissances de base sur les dynamiques de groupe sont toujours un plus.
Notre expérience d’ingénieurs pédagogiques nous a amenée à plusieurs reprises à accompagner les professeurs dans ce changement de posture (mise en place d’outils, observation de situations, …), n’hésitez donc pas à nous contacter : pedagogy@audencia.com