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Chat GPT : De quoi parle-t-on ?
Beaucoup d’encre coule depuis quelques mois au sujet de ChatGPT (Generative Pre-trained Transformer), avec plus d’un million d’utilisateurs début décembre, ce chatbot continue à faire parler de lui. Savez-vous ce qu’est ChatGPT ?
Quelques éléments pour resituer l’outil :
Open AI a développé ChatGPT, un agent conversationnel, qui permet de générer des contenus texte sur n’importe quelle thématique. Cet IA est capable de rédiger une réponse à presque n’importe quelle question et générer un texte sur mesure. Il peut également reformuler une réponse pour fournir un nouveau texte.
Quelques caractéristiques :
- Pour apporter une réponse adaptée, il faut que la question soit claire et précise ;
- Il peut répondre aussi bien à des questions simples et que complexes ;
- C’est un machine learning ;
- Il autorise l’utilisateur à apporter des corrections aux questions posées.
ChatGPT et éducation
La première réaction que l’on a à la lecture des différents articles est : « les étudiants vont forcément l’utiliser pour tricher ». Vous n’avez peut-être pas tort et cela a été le cas à l’Université de Lyon où 50% des étudiants ont utilisé ChatGPT pour composer lors des partiels de janvier 2023.
Dans ce contexte, comment s’assurer que cela ne pourra pas nous arriver ?
ChatGPT n’est pas un outil totalement abouti, voici quelques éléments observés sur les réponses générés :
- L’outil génère des réponses qui peuvent contenir des similitudes tant concernant les informations que dans la structure des réponses ;
- Il propose des réponses qui ne sont pas toujours complètes ou créatives ;
- Les réponses ne sont pas toujours cohérentes voire elles manquent parfois de sens ;
- Il n’est pas capable d’une réflexion poussée ou d’argumenter de manière élaborée ;
- Il n’est pas capable d’intégrer dans ses réponses des qualités humaines qui peuvent pondérer nos jugements tels que l’intuition, la morale, la sensibilité ;
- Il ne cite aucune source et ne produit pas de bibliographie ;
- Il n’est pas capable de générer des images, des schémas ou des mindmap ;
- Sa base de données est stockée dans un data center. Les dernières remontées datent de 2021. Il n’est donc pas à jour sur l’actualité.
Pour obtenir un résultat qualitatif, il est nécessaire de réaliser une relecture pour apporter du sens aux éléments et compléter les manques.
Y a-t-il des outils pour détecter l’utilisation de ChatGPT ?
ChatGPT n’est pas détectable par les outils anti-plagiat traditionnels, puisqu’il génère un contenu original à partir de données existantes.
Cela va donc nous demander de repenser certaines de nos méthodes d’évaluation. Ainsi, nous pouvons imaginer plusieurs idées :
- Plutôt que de centrer l’évaluation sur les connaissances, il semble intéressant d’évaluer le processus de choix ou de raisonnement. Cela permet d’évaluer les processus métacognitifs et sa compréhension globale du sujet ;
- On peut imaginer un exercice sous format vidéo ou podcast dans lequel les étudiants devront réaliser un débat. Il conviendra de s’assurer que l’évaluation ne portent pas sur les connaissances mais sur les compétences. En effet, les étudiants peuvent tout à fait générer leurs idées via ChatGPT même si dans ce cas leur réponse risque de manquer de naturel ;
- Plutôt que de demander des textes rédigés, pourquoi ne pas demander une minpmad ou un schéma récapitulatif. Cependant, si vous souhaitez vous rendre compte des capacités rédactionnelles de vos étudiants, vous pouvez favoriser les devoirs sur table par exemple.
Petite astuce, un code a été développé pour contrer ChatGPT afin de détecter le plagiat :
Quelles sont les limites éthiques et philosophiques de ce type d’IA ?
- Dans un tel contexte, quelle est la place de l’apprentissage ? Les étudiants pourraient se questionner sur le sens d’aller en cours alors que ChatGPT leur apporte la réponse. Ils pourraient également se poser la question de l’intérêt d’apprendre vu que la réponse se trouve à portée de main très rapidement.
- L’IA va-t-elle rendre le travail obsolète ?
- L’outil se base sur la quantité de données mais pas leur qualité. En partant du fait que ChatGPT est un learning machine, on peut imaginer une dérive qui serait qu’en alimentant ce type de chatbot avec de fausses infirmations, cela peut générer de la désinformation. Le sens critique sera mis à rude épreuve.
Et maintenant ?
Pour info, le département Learning & Quality Development est en phase d’expérimentation “Test & Learn” avec une start-up française qui a comme ambition l’utilisation de l’IA pour corriger les devoirs.
Tamim Elbasha, directeur du département LQD, a essayé le ChatGPT le 17 janvier 2023, en lui posant une question d’analyse stratégique. Il utilise cette question dans ses cours. La réponse a été, selon lui, d’une meilleure qualité (structure et précision) que 50% des réponses obtenues lors des évaluations de l’année dernière …
Maintenant que l’outil existe, il nous appartient de comprendre ses avantages autant que ses limites et aussi de prendre une position. Si tel échange vous intéresse, merci de répondre à ce mail avec quelques mots pour vous inviter à un prochain rdv.
